Legende

Par sa situation au sein du quartier des grandes demeures de la médina de Rabat, la diversité et la richesse des espaces qui la composent, « Dar Bargach » qui porte le nom de son bâtisseur et occupant initial, constitue un modèle distingué qui relate le mode de vie des familles notables Rabaties.

Au fond d’une impasse assez large et sous une « Saba » (porche) se dresse une porte aux proportions imposantes et particulièrement ouvragée. La porte d’entrée étant, dans ce type d’habitation, le principal élément de marquage qui nous indique le rang social des occupants. Le passage de l’extérieur vers l’intérieur se fait par l’intermédiaire d’un espace tampon « Le Stwan ». Longeant la bâtisse sur toute sa largeur, il est défini en tant que tel par une servitude d’arcades et de colonnes, habillées de décors en pierre et gebs et couvert par un plafond en boiserie sculptée. La progression extérieur –intérieur, le derb (la rue), l’impasse (la ruelle) La saba, la porte, le Stwan, nous conduit enfin au cœur de la maison : le patio, espace structurant et central qui donne leurs sens à tous les espaces qui l’entourent. Source de la lumière fragment de ciel, le patio s’érige sur deux niveaux. Il est composé d’arcades en pierre ouvragées et de colonnes aux chapiteaux arabo-andalou type «hasbia ».L’ensemble de ces éléments se fond dans une composition architecturale complexe et raffinée.

Nous situant dans la continuité de ce style architectural, nous avons mené notre projet de réhabilitation et de rénovation de cette bâtisse en prêtant toute l’attention à la préservation et la remise en état de ces éléments fort, précédemment décrits et qui lui confèrent tout son caractère authentique. Toutes les transformations et tous les éléments nouveaux ne pouvaient donc s’exprimer qu’à travers ce même langage architectural. Néanmoins nous n’avons pas manqué d’introduire un ensemble d’élément de confort moderne nécessaire à sa nouvelle fonction, et ce de la manière la plus discrète et la plus appropriée.

En dehors de la sauvegarde de la demeure en elle-même et de son caractère historique, nous avons la profonde conviction qu’une telle opération aura un impact à plus grande échelle : celui de la revalorisation du tissu urbain environnant. Ce n’est qu’avec la multitude de ce type de projet que la médina ou les médinas en général pourront retrouver leurs valeurs et tout leur rayonnement.

Histoire

En 1979 des amis rejoignent Emilio Robba, créateur, fleuriste, sculpteur. Ils vont créer la société Emilio Robba. Il s’agissait de Jean-Pierre de Regaini et Mary Hardy, styliste américaine. La société Emilio Robba a depuis fleuri et décoré de très nombreux appartement, immeubles, bateaux de croisière, hôtels, restaurants, en France, en Europe, au Maroc, aux USA et également au Japon où 300 points de ventes ont porté le nom Emilio Robba.

En 1986, lors de la décoration de l’hôtel La Mamounia à Marrakech, toute cette équipe rencontre Chafiq Kabbaj jeune architecte marocain, originaire de Rabat, avec qui ils vont créer une première société au Maroc, ROKAFLOR, spécialisée dans la décoration florale, et Charles Jouffre, tapissier lyonnais ayant eu une longue activité dans les plus beaux palais du Maroc et avec qui ils vont créer la société Scène d’Intérieur à Rabat, spécialisée dans les travaux tapissiers très haut de gamme.

En 2004, l’ensemble des associés pense sceller cette longue amitié en achetant et rénovant un ancien Riad au Maroc, dans lequel ils pourraient tous venir se retrouver et se ressourcer plus tard. Chafiq Kabbaj découvre l’ancienne habitation du Caïd Bargach dans la médina de Rabat et toute l’équipe décide de l’acheter. L’âme du Riad et les volumes sont impressionnants mais plus vraiment adaptés à une vie contemporaine. Chafiq Kabbaj, passionné par l’histoire de sa ville et le potentiel des anciens Riads de la médina, se met à l’œuvre et commence à imaginer comment adapter une telle bâtisse, chargée d’histoire.

L’œuvre est gigantesque, chaque mur d’un Riad est aussi le mur du voisin. Ainsi pour faire des travaux, on évite les outils trop destructifs et c’est plutôt « à la petite cuillère » que l’on touche au gros œuvre.

Il était donc nécessaire de consolider toute la maison, remplacer les planchers en terre par des planchers chauffant alimenté par le chauffage solaire et les pompes à chaleur. Il fallait retrouver le sol à travers plusieurs caves afin d’ancrer une piscine sur la terrasse, conserver l’âme de cette maison ancienne et y faire oeuvrer, les meilleurs artisans de Rabat capables de travailler et sublimer les anciens matériaux.

Au cours de ces longues années, Luc Hardy, mari de Mary, explorateur et militant pour la protection de la planète ainsi que Xavier Lépine, ami de longue date de la famille Hardy et Président du directoire du groupe d’investissement LA FRANCAISE, sont venus compléter le groupe d’associés dans cette très belle aventure.

Sans le savoir-faire de Chafiq Kabbaj, des artisans et entreprises qui l’ont entouré, ce Riad actuel n’aurait jamais pu voir le jour. C’est donc au bout de 11 longues années de réflexion, de conception et de travaux que Euphoriad a ouvert ses portes, témoin d’une très longue et fidèle amitié de plus de 30 ans entre marocain, américains et français.